French Tech : à quoi s’attendre en 2024 ?

3 janvier 2024

Maddyness

Après une année 2023 compliquée, les startups françaises devront à nouveau faire preuve de résilience en 2024. Mais il y a quelques motifs d'espoir en cette année olympique.

Noël et le Nouvel An à peine digérés, c’est l’heure des bonnes résolutions et des prédictions pour l’année qui débute. Après des dernières années difficiles, marquées par l’inflation et des conflits géopolitiques majeurs, le moral des troupes est loin d’être au zénith, mais Emmanuel Macron promet que «2024 sera un millésime français». Le chef de l’État fait évidemment référence au 80e anniversaire du Débarquement de Normandie et aux Jeux Olympiques de Paris en disant cela. Mais peut-on étendre cet enthousiasme jusqu’à l’écosystème des startups ?

Force est de constater que l’année 2023 n’a pas été de tout repos pour les jeunes pousses tricolores. Après l’euphorie post-Covid qui avait porté les valorisations de certaines entreprises à des valorisations exorbitantes, pour ne pas dire délirantes, le retour sur terre a été rude lors de l’année écoulée, avec des levées de fonds beaucoup moins spectaculaires et la multiplication de plans sociaux (PayFit, Ledger, ManoMano, Ÿnsect…). Ainsi, les méga-levées supérieures ou égales à 100 millions d’euros ont drastiquement chuté en 2023 : on en compte une douzaine contre une trentaine en 2022.

Vers une multiplication des défaillances

Cette tendance de fond ne devrait pas évoluer au cours du premier semestre, où le climat économique devrait rester morose. Au-delà de capitaux qui seront toujours difficiles à capter, sauf pour des startups évoluant dans des secteurs qui ont le vent en poupe comme la greentech, les défaillances devrait considérablement augmenter. La fin d’année 2023 a d’ailleurs donné un aperçu de ces déconvenues, avec des sociétés comme Luko, Carlili, Hopium ou encore Cityscoot qui n’ont pu éviter un placement en redressement judiciaire.

Les difficultés de financement actuelles, conjuguées au débranchage total des perfusions financières de l’État accordées pour surmonter la pandémie, ont accéléré la chute de certaines jeunes pousses, qui ont vu les priorités de leurs investisseurs brutalement changer durant l’année 2022. Après l’ère de l’hypercroissance, où il fallait se montrer agressif pour capter des parts de marché, c’est désormais la rentabilité qui est convoitée. Si ce changement de paradigme se fait dans la douleur, il permet cependant d’assainir l’écosystème en revenant à des fondamentaux moins exubérants.

Si la première moitié de l’année ne s’annonce donc pas forcément plus agréable pour les startups, la deuxième pourrait offrir davantage de motifs d’espoir. Et pour cause, les hausses des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), initiées au printemps 2022, devraient enfin cesser. La bataille contre l’inflation étant en passe d’être gagnée selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, les taux directeurs dans la zone euro, qui ont largement dépassé les 4 % ces derniers mois, devraient donc être revus à la baisse au cours de l’année par la BCE. Un mouvement baissier qui devrait permettre de réenclencher la mécanique des investissements dans les startups. Toutefois, pas d’euphorie à prévoir, car il n’est pas question de revenir à des taux négatifs de sitôt. De quoi limiter la création d’une nouvelle «bulle» technologique à moyen terme…

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